Tu es né le 28 mars 1972, mon unique enfant, mon unique fils.
Aujourd’hui, j’aimerais t’ouvrir mon cœur et te dire tout sur ta naissance.
Je pense souvent à toi. Lorsque tu es né, j’avais 17 ans.
Durant ma grossesse, j’habitais chez une famille de St-Germain de Kamouraska.
Tu es né à l’hôpital Notre–Dame de Fatima de Lapocatière durant la nuit du 27 au 28 mars 1972. C’est le docteur Ghislain Lévesque de St-Pascal de Kamouraska qui t’a mis au monde alors que j’étais trop jeune, on m’a obligée à te donner en adoption. C’est garde Thérèse Guay de Lapocatière des Services Sociaux qui m’a donné une piqûre pour me faire signer les papiers de père inconnu, ce qui n’est pas vrai car tu as un père. Si tu veux, j’ai sa photo que j’ai gardée pour te la remettre un jour.
Après l’accouchement, ils m’ont envoyée, tout transport payé, sur la rive Sud à St-Bruno de Montarville où je suis restée 3 ans. Par la suite, je suis allée travailler à Montréal.
J’ai fait des recherches depuis 1992 et il y a 4 ou 5 ans, les Centres Jeunesses de Québec (Lettres des Centres Jeunesse de Québec) m’ont dit par téléphone qu’ils t’avaient retrouvé que tu n’étais pas intéressé à me connaître à ce moment là. Ils m’ont dit que tu semblais figé lorsque tu as reçu cet appel téléphonique. Ils m’ont dit aussi que tu allais bien, que tu venais de terminer tes études et que tu avais commencé à travailler. Ils ont fermé le dossier à la suite de cet appel. Tu avais alors 26 ans.
J’espère qu’ils t’ont dit la vérité. On m’a promis que plus tard ils te diraient la vérité : que je ne voulais pas te donner et ils m’ont obligée car j’étais trop jeune à leur avis. Ils me faisaient des menaces de tout dire à mon père ce qu’il n’aurait pas accepté et les résultats auraient été que mon père t’aurait placé.
Tu es mon seul enfant, mon fils unique. Je n’ai pas eu d’autres enfants. J’aimerais bien te connaître et savoir ce que tu es devenu. Quelle que soit ta réponse, je t’aime et je t’aimerai toujours.
J’espère grandement recevoir de tes nouvelles. On m'a annoncé que j'avais un autre cancer et j'aimerais bien pouvoir recevoir de tes nouvelles car je ne sais pas ce qui peut arriver à propos de ce cancer. J'espère grandement qu'ils pourront guérir ce troisième cancer pour pouvoir enfin te connaître.
Ta mère biologique qui t’aime et t’aimera toujours.
Nicole
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